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quelque chose de neuf, répliqua M. Brooke, seulement j’entends garder mon indépendance dans la question de la réforme, vous savez. Je ne veux pas aller trop loin.

— Si vous entrez dans le principe de la réforme, il faut vous préparer à accepter ce que la situation vous présentera. Si chacun tirait de son côté contre tous les autres, tout s’en irait bientôt en lambeaux.

— Oui, oui, je suis d’accord avec vous. Je me rattache tout à fait à ce point de vue. Je soutiendrais Grey, vous savez. Mais je ne demande pas à changer l’équilibre de la constitution et je ne crois pas que Grey le voulût non plus.

— Mais c’est ce que demande le pays, dit Will. Il faut une Chambre des communes qui ne soit pas encombrée de membres de la classe des propriétaires, mais qui compte en nombre suffisant des représentants des autres intérêts. Et quant à se contenter d’une réforme qui ne soit pas cela, c’est comme de prétendre à un petit morceau d’une avalanche qui a déjà commencé de grandir.

— Voilà qui est bien, Ladislaw. C’est la vraie manière d’établir les choses. — Écrivez-moi cela un peu plus au long maintenant. Il faut commencer à amasser des documents sur les sentiments du pays aussi bien que sur la détresse générale ; et la machine du monde est en train de se détraquer. Mettez cela dans le Pionnier. Vous avez un certain art d’établir les faits — n’oublions pas Burke non plus. — Quand je pense à Burke, je ne peux m’empêcher de souhaiter que quelqu’un ait un petit bourg de poche à vous donner, Ladislaw. Vous ne serez jamais élu, vous savez ; que nous réformions tant que nous voudrons, nous aurons toujours besoin de talents. Cette avalanche et ce grondement, voyez-vous, c’était vraiment un peu comme Burke. J’ai besoin de ce genre de choses, non pas d’idées, vous savez, mais d’une manière de les rendre.

— Les bourgs de poche seraient une très belle chose, dit