Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/372

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LIVRE VIII



SOLEIL COUCHANT ET SOLEIL LEVANT



CHAPITRE PREMIER


La généreuse impétuosité avec laquelle Dorothée s’était élancée sur l’heure à la tâche de justifier Lydgate, subit un mélancolique arrêt, quand elle en vint à considérer les circonstances à la lumière de l’expérience de M. Farebrother.

— C’est une entreprise délicate, lui dit-il. Comment pouvons-nous commencer nos informations sur l’affaire ? Ce sera ou publiquement, en mettant la justice à l’œuvre, ou bien secrètement, en interrogeant Lydgate. Dans le premier cas, il ne se trouve pas de terrain solide pour y marcher, sans quoi Hawley s’y fût mis ; et quant à aborder le sujet avec Lydgate, j’avoue que je reculerais devant la tentative. Il y verrait probablement une mortelle injure. Il est extrêmement difficile, j’en ai plus d’une fois fait l’épreuve, de lui parler d’affaires personnelles. Et il faudrait connaître à l’avance la vérité sur sa conduite, pour se sentir bien assuré d’un bon résultat.

— Je suis convaincue que sa conduite n’a pas été cou-