Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
LA CONVERSION DE JEANNE

pourrions aussi bien vivre sans évêques ; et quant à ça, je le répéterai. Les évêques n’ont jamais amené de mouture à mon moulin.

— Savez-vous quand doivent commencer les méditations ? dit M. Pilgrim.

— Elles doivent commencer dimanche prochain, dit M. Dempster d’un ton significatif ; mais il n’est pas nécessaire d’être bien clairvoyant pour prévoir la fin. Il est évident pour moi que M. Tryan cherchera bientôt une autre cure.

— Il ne trouvera pas beaucoup de gens de Milby qui, au bout de quelque temps, aillent entendre ses méditations.

— J’en gagerais bien une guinée, dit M. Budd.

— Je sais que je ne garderai pas sur mon terrain un seul ouvrier qui ira à ces prières ou qui y laissera aller quelqu’un des siens.

— Ni moi non plus, dit M. Tomlinson. Aucun tryanite ne touchera à un de mes sacs ou de mes chars : vous pouvez en être certain. Et je connais beaucoup d’autres personnes qui feront comme moi.

— Tryan a un bon nombre d’amis dans la ville, et des amis qui le soutiendront, dit Pilgrim. Je dirais même qu’on ferait aussi bien de le laisser tranquille, lui et ses méditations. S’il continue à prêcher comme il le fait, avec une constitution comme la sienne il aura bientôt les poumons malades et vous en serez débarrassés.

— Nous ne le laisserons pas se rendre malade,