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LA CONVERSION DE JEANNE

avantages spirituels que d’être exclue de tout jeu de balle, d’être obligée de ne se promener qu’avec de petites filles : bref, d’être l’objet d’une aversion qu’un renouvellement constant de gâteaux aurait seul pu contre-balancer. Et M. Dunn avait l’opinion que les gâteaux étaient malsains. L’esprit antitryanite, vous voyez, était très puissant chez miss Townley, importé probablement par les élèves externes et encouragé par le fait que cette femme instruite était fortement opposée à l’esprit d’innovation et remarquait chaque dimanche que M. Crewe avait prononcé un « excellent discours ». La pauvre Marie Dunn redoutait le moment où les heures de classe étaient terminées, car alors elle était sûre d’être en butte à ces remarques très transparentes qui, chez les jeunes demoiselles aussi bien que dans les pensionnats de jeunes gens, constituent la forme la plus subtile et la plus délicate de l’invention. « Je ne voudrais pas être tryanite, et vous ? » « Voici la dame qui en sait tellement plus que nous sur la religion ! » « Quelques personnes se croient si excessivement pieuses ! »

S’il y avait eu un pensionnat élégant pour les jeunes gens de Milby, je suis porté à croire que, malgré Euclide et les classiques, l’esprit de parti ne s’y serait pas montré avec une ironie plus piquante ou une satire plus incisive. Mais il n’y avait point de semblable pension, l’existence d’une école grammaticale sous la direction