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LA CONVERSION DE JEANNE

un plus grand besoin que d’habitude de sociabilité ; une réunion de leurs amis commençait déjà à se rassembler dans le grand salon du « Lion-Rouge », attirés en partie par la curiosité et en partie par l’inestimable Paine. Le plus vaste bol à punch fut mis en réquisition, et M. Lowme, le monsieur né gentilhomme, assis en face de Dempster comme « vice », entreprit de confectionner le punch, en dédaignant les critiques des envieux qui n’étaient pas admis à s’en occuper et qui, avec l’aisance de l’irresponsabilité, recommandaient, dans leur ignorance, d’y mettre plus de citron. Les réjouissances se continuèrent jusque bien après minuit, et à tel point que plusieurs amis de la vraie religion furent emportés chez eux avec grande difficulté, l’un d’eux montrant une détermination arrêtée de s’asseoir dans le ruisseau.

M. Dempster avait fait honneur au punch tout autant que qui que ce fût, et son ami Boots, quoique persuadé que le procureur pouvait « supporter autant de liquide que le Vieux Nick », de la conduite sociale duquel Boots semblait parfaitement instruit, pensa néanmoins qu’il serait tout aussi bien de voir une aussi bonne pratique rendue à sa propre porte, et sortit doucement après lui dans la cour. Dempster, cependant, le remarqua bientôt, s’arrêta court, et, se retournant tranquillement, découvrit les manches bien connues de la veste grise, assez visibles au clair de lune.