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LA CONVERSION DE JEANNE

meilleur goût. C’est ici le plus fier moment de ma vie et je crois pouvoir dire de celle de mes collègues, ce moment où je puis vous faire savoir que nos efforts pour la cause de la vraie religion ont été couronnés de succès. Oui, concitoyens ! j’ai le plaisir de vous annoncer formellement ce que vous avez déjà appris indirectement. La chaire du haut de laquelle notre vénérable pasteur nous a nourris d’une saine doctrine pendant un demi-siècle ne sera pas envahie par un intrus fanatique, un sectaire à double face. Nous ne verrons pas corrompre et démoraliser notre jeunesse par les tentations au vice, notoirement liées à ces services du dimanche soir ! Nous ne verrons pas un prédicateur s’imposer à nous pour décrier les bonnes œuvres, et se glisser dans nos maisons pour pervertir la foi de nos femmes et de nos filles !

« Nous ne serons pas empoisonnés par des principes qui dénaturent toute jouissance innocente et qui volent dans la poche d’un pauvre homme les dix sous avec lesquels il pourrait s’acheter un verre réconfortant, après une journée de labeur, sous prétexte de payer des bibles à envoyer aux Chicktaws.

« Mais je ne veux point, par des paroles inutiles, vous faire perdre un temps précieux. Je suis un homme d’action.

— Hé ! que le diable vous emporte, que vous en êtes un, et que vous vous faites bien payer