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LA CONVERSION DE JEANNE

pli de quelque chose qu’elle portait à Sally Martin, la pauvre phtisique.

— Mais elle est tout aussi acharnée que son mari contre M. Tryan, à ce que je crois, dit Rébecca. Son cœur est bien fermé à la vérité ; on m’a dit qu’elle avait acheté les sermons de M. Tryan pour les ridiculiser auprès de Mme Crewe.

— La pauvre femme, dit Mme Pettifer, elle soutient tout ce que son mari dit et fait. Elle ne veut jamais convenir devant qui que ce soit qu’il n’est pas un bon mari.

— C’est son orgueil, dit miss Pratt. Elle l’a épousé contre l’avis de ses meilleurs amis, et maintenant elle ne veut pas avouer qu’elle ait eu tort. Comment, même à mon frère, — et un médecin, vous savez, peut difficilement manquer de connaître des secrets de famille, — elle a toujours prétendu avoir le plus profond respect pour son mari. La pauvre dame Raynor, toutefois, sait parfaitement que tout le monde connaît l’état des choses. Dernièrement elle n’a pas même évité ce sujet avec moi. À la dernière visite que je lui ai faite, elle m’a dit : « Avez-vous été voir ma pauvre fille ? » et elle a fondu en larmes.

— Fierté ou non, dit Mme Pettifer, je soutiendrai toujours Jeanne Dempster. Elle m’a soignée plusieurs nuits de suite, lorsque j’ai eu cette atteinte de rhumatisme, il y a six ans. Elle