Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
LA CONVERSION DE JEANNE

plus assez bons pour voir ces choses-là ; mais je sais aussi bien qu’une autre ce que c’est que l’éducation, et il est facile de voir que M. Tryan est tout à fait comme il faut, pour me servir d’une expression française.

— Il ferait mieux de ne pas se servir de belle batiste ici, où on lave si mal que cela fait honte, dit Mme Linnet ; on les lui mettra en pièces, ses mouchoirs. Du bon linon serait plus solide. J’ai vu la couleur de son linge, à la communion, dimanche dernier. Marie lui fait un carton de soie noire pour renfermer ses rabats, mais je lui ai dit qu’elle ferait mieux de les lui laver.

— Ô ma mère ! dit Rébecca avec une sévérité solennelle, je vous prie de ne pas penser à du linge lorsque nous parlons d’un tel homme. Et surtout en ce moment, où il reçoit peut-être un coup pénible. Nous devrions l’aider par la prière, ainsi qu’Aaron et Hur soutinrent les mains levées de Moïse. Nous ne savons point si la méchanceté n’a point triomphé et si M. Prendergast n’a pas consenti à défendre la méditation du soir. Il y a eu des événements tout aussi mystérieux, et Satan emploie évidemment toute sa force pour résister à l’introduction de l’Évangile dans l’église de Milby.

— Vous n’avez jamais dit un mot plus vrai, ma chère, dit Mme Linnet, qui acceptait toutes les phrases religieuses, mais était très pratique dans leur interprétation ; car, si le vieil