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LA CONVERSION DE JEANNE

M. Tryan. On lui a souvent parlé de quitter cet endroit ; et il a toujours dit qu’il devait y rester — qu’il devait vivre au milieu de ces gens et qu’il n’y avait pas d’autre logement pour lui à Paddiford. Cela me fend le cœur de le voir s’amaigrir de plus en plus ; j’ai remarqué quelquefois qu’il avait la respiration très courte. Mme Linnet prétend que Mme Wagstaff l’empoisonnait par sa mauvaise cuisine. Je n’en sais rien, mais il ne doit pas avoir ses aises. Je m’attends à ce qu’il s’arrêtera subitement quelque jour et ne sera plus en état de prêcher.

— Eh bien, j’essayerai bientôt mon habileté sur lui. Je serai très fine et je ne lui dirai rien avant que tout soit prêt. Vous, moi et ma mère, quand elle reviendra, nous nous mettrons aussitôt à l’œuvre pour préparer la maison, et nous vous y établirons bien commodément. Je verrai M. Pittman aujourd’hui et je lui dirai ce que je compte faire et que je désire vous avoir pour locataire. Chacun sait combien j’aime cette méchante personne, Mme Pettifer ; ainsi cela paraîtra la chose du monde la plus naturelle. Et ensuite je montrerai peu à peu à M. Tryan qu’il vous rendra service aussi bien qu’à lui-même en venant loger chez vous ; j’espère que je l’emporterai ; car, hier au soir, quand il était tout à fait décidé à sortir à l’air du soir, j’ai obtenu qu’il y renonçât.

— Je veux espérer que vous réussirez, ma