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LA CONVERSION DE JEANNE

l’avoir remerciée d’être venue, Jeanne lui dit seulement : « J’ai été chez M. Tryan ; je désirais lui parler » ; puis, se rappelant comment elle avait laissé le bureau et les papiers, elle se rendit à la chambre du fond, où il lui parut que personne n’était entré depuis qu’elle l’avait quittée, car les fragments du verre étaient encore sur le plancher, et la chambre était encore remplie de l’odeur détestable. Que la tentation lui parut faible et misérable à ce moment ! Elle sonna pour que Kitty vînt ramasser les fragments de verre, tandis qu’elle-même replaçait les papiers et refermait le bureau.

Le lendemain, assise à déjeuner avec Mme Pettifer, Jeanne dit :

« Quel endroit triste et malsain que celui où demeure M. Tryan ! Je suis sûre que c’est très mauvais pour lui de vivre là. Savez-vous que depuis mon réveil je ne fais que combiner un plan. Je crois que c’est un projet charmant — d’autant plus que cela vous concerne.

— Vraiment ! qu’est-ce que c’est ?

— Vous connaissez la maison sur la route de Redhill que l’on appelle Holly Mount ; elle est fermée maintenant. C’est une maison qui appartenait à Robert ; elle est à moi aujourd’hui, et elle est située sur un des points les plus salubres des environs. Or j’ai arrangé dans mon esprit que, si une bonne chère dame de ma connaissance, qui sait disposer une maison confor-