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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

ment disposées à complaire à M. Tryan, en accueillant Jeanne, qui serait probablement pour elles une sœur en sentiments religieux et en bonnes œuvres ; et Mme Linnet fut si agréablement surprise de ce que Dempster avait laissé à sa femme l’argent « de cette belle manière, pour en faire ce qu’elle voudrait », qu’elle fit entrer Dempster lui-même, et sa plaidoirie à propos du champ du Pâté, dans son oubli magnanime des offenses passées. Elle et Mme Jérôme s’accordèrent, en prenant amicalement une tasse de thé ensemble, à trouver qu’il « y avait bien des maris dont on disait beaucoup de bien, et qui cependant tenaient sous clef un testament qu’ils vous cachaient et qui vous liait aussi serré que possible.

« Je vous assure, continua Mme Jérôme en abaissant la voix au ton confidentiel, que je n’en sais pas plus jusqu’à ce jour, au sujet du testament de M. Jérôme, que l’enfant qui est à naître. Je ne crains rien au sujet d’une rente, je suis bien assurée que M. Jérôme m’en laissera une ; mais j’aimerais à avoir une ou deux mille livres à ma disposition ; cela donne beaucoup plus de considération à une veuve. »

Peut-être ce motif de respect pour les veuves n’était-il pas tout à fait sans influence sur les esprits de Milby, et eut-il quelque pouvoir pour réconcilier les connaissances plus aristocratiques de Jeanne, qui, autrement, auraient été portées à regarder à un point de vue très sévère son