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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

« Voyons, ma chère madame Dempster, ne restez pas dans cette chambre pour le moment. Nous calmerons bientôt cela, je l’espère ; ce n’est rien autre chose que le délire qui accompagne ordinairement de pareils cas.

— Oh ! qu’est-ce donc ? qu’est-il arrivé ?

— Il est tombé du cabriolet ; la jambe droite est cassée. C’est un terrible accident, et je ne vous cache pas qu’il présente un assez grand danger, en raison de l’état du cerveau. Mais M. Dempster est d’une constitution vigoureuse, vous savez ; dans peu de jours, la fièvre sera calmée et il ira bien peut-être. Je vous prie, ne restez pas dans cette chambre ; vous ne pouvez rien faire avant que M. Dempster soit mieux et puisse vous reconnaître. Mais il ne faut pas que vous soyez seule ; je vous engagerais à avoir Mme Raynor près de vous.

— Oui, j’enverrai chercher ma mère. Mais vous ne vous opposerez pas à ce que je reste dans cette chambre. Je serai tranquille, à présent ; seulement la première secousse a été si violente ; je ne savais rien. Je pourrai aider les gardes ; je puis faire les applications froides sur la tête. Il peut reprendre sa connaissance. Je vous en prie, ne vous y opposez plus ; mon cœur tient à rester près de lui. »

M. Pilgrim céda, et Jeanne, ayant envoyé chercher sa mère et quitté son châle et son chapeau, revint prendre sa place au chevet de son mari.