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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

loppe autour de son âme ; la voix miséricordieuse de sa femme ne pouvait la percer.

« Est-ce qu’elle n’est pas là ? continua-t-il d’un ton de défi. Pourquoi me demandez-vous où elle est ? Je tirerai jusqu’à la dernière goutte du sang jaune de vos veines, si vous venez me questionner. Votre sang est jaune……, dans votre bourse…… ; il coule hors de votre bourse… Comment ! vous le changez en crapauds, en vérité. Ils rampent……, ils volent……, ils volent par là. Palefrenier ! palefrenier ! amenez mon cabriolet…… Amenez-le donc, paresseux, imbécile…… Ha ! Vous voulez me suivre ? mauvaises bêtes !…… vous voulez voler autour de ma tête……, vous avez des langues de feu…… Palefrenier ! damnation ! pourquoi ne venez-vous pas ? Jeanne, venez ôter ces crapauds…… ; Jeanne ! »

Cette fois, il prononça son nom avec un tel cri de terreur, que Jeanne se releva involontairement et resta debout, comme pétrifiée par cette horrible vibration. Dempster fixa vaguement ses yeux sur elle en silence pour quelques moments, puis il recommença à parler d’une voix basse et rauque :

« Morte……, est-elle morte ? Elle l’a fait, alors. Elle s’est ensevelie dans le coffre-fort…… ; elle a laissé ses vêtements dehors, cependant……, elle n’est pas morte…… Pourquoi prétendez-vous qu’elle est morte ?…… Elle vient, elle sort du