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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

missionnaire, qu’elle consentit facilement à ce qu’on voulait, et Mme Raynor la quitta.

Elle était partie depuis plus d’une heure et il était près de midi lorsque Jeanne posa son livre ; et, après être restée quelques minutes à méditer, les regards fixés sans y faire attention sur le mur opposé, elle se leva, alla à sa chambre, et, mettant à la hâte son châle et son chapeau, redescendit vers Mme Pettifer, qui était occupée à la cuisine.

« Madame Pettifer, dit-elle, vous direz à ma mère, quand elle reviendra, que je suis allée voir les pauvres Lakins dans le passage du Boucher. Je sais qu’ils meurent presque de faim et je les ai bien négligés dernièrement. Puis j’irai, je pense, chez Mme Crewe. Je désire voir la chère petite femme, pour lui dire moi-même comment et pourquoi je suis allée entendre M. Tryan. Elle n’en sera pas à moitié si peinée, si je le lui dis moi-même.

— Ne voulez-vous pas attendre le retour de votre mère et renvoyer cela à demain ? dit Mme Pettifer alarmée. Vous serez difficilement de retour pour le dîner, si vous vous mettez à causer avec Mme Crewe. Et il vous faudra passer devant la maison de votre mari, vous savez ; et hier vous aviez une telle frayeur de le voir.

— Oh ! Robert est à son étude maintenant, s’il n’est pas en course hors de ville. Il faut que je sorte — je sens que je dois faire quelque