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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

L’apparition de Jeanne dans l’église fut accueillie non seulement par des yeux étonnés, mais par des cœurs bienveillants, et, après le service, plusieurs des auditeurs de M. Tryan, avec lesquels elle était en froid, s’approchèrent d’elle pour lui serrer la main.

« Ma mère, dit miss Linnet, allons parler à Mme Dempster. Je suis sûre qu’il y a un grand changement dans son esprit à l’égard de M. Tryan. J’ai remarqué avec quelle attention elle a écouté le sermon, et vous voyez qu’elle est venue avec Mme Pettifer. Nous devrions lui souhaiter la bienvenue au milieu de nous.

— Mais, ma chère, nous ne lui avons presque pas parlé pendant ces dernières années. Vous savez qu’elle a été aussi arrogante que possible avec nous, depuis que je me suis querellée avec son mari. Toutefois le passé est passé : je n’ai point de rancune contre la pauvre femme, d’autant plus qu’il faut qu’elle se soit mise en opposition avec son mari pour venir entendre M. Tryan. Oui, allons lui parler. »

Ces paroles et ces regards bienveillants touchèrent Jeanne trop vivement, et Mme Pettifer se pressa de l’emmener à la maison par le chemin le moins fréquenté. Quand elles y arrivèrent, un accès de pleurs, suivi d’une lassitude continue, montra que les émotions de la matinée avaient trop fortement tendu les nerfs de la jeune femme. Elle souffrait aussi de l’absence de ce stimulant