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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

pas à la maison, avait aussitôt pensé qu’elle pouvait satisfaire le désir de Jeanne d’aller à l’église de Paddiford.

« Venez, ma chère, dit-elle, comme elle entrait dans le parloir de Mme Pettifer ; je vous ai apporté vos vêtements noirs. Robert ne reviendra que ce soir. Je n’ai pas pu trouver votre meilleure robe noire ; mais celle-ci suffira. Je n’aurais rien voulu prendre de plus. Vous pouvez aller à l’église de Paddiford, si vous voulez, et j’irai avec vous.

— Voilà une bonne mère ! Alors, nous irons toutes les trois ensemble. Venez m’aider à me préparer. Cette bonne petite Mme Crewe ! Cela lui fera de la peine que j’aille entendre M. Tryan ; mais je l’embrasserai et nous ferons la paix. »

Bien des regards de surprise se dirigèrent sur Jeanne, tandis qu’elle traversait l’église de Paddiford. Elle trembla un peu en voyant qu’elle attirait l’attention ; mais ce fut une satisfaction pour elle que cette démarche qui faisait connaître à ses voisins son changement de sentiment à l’égard de M. Tryan ; elle n’avait plus de place en son cœur pour la fière répugnance ou pour l’hésitation. Le monde, dans ce doux air de printemps, avait réveillé de nouvelles espérances et ses vives aspirations vers la pureté, la force et la paix. Elle pensa qu’elle trouverait un nouveau sens aux prières ce matin-là ; son cœur, plein comme une rivière qui déborde, avait besoin,