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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

les bras de sa mère, et vous serez relevé par sa force divine. Voilà ce qu’est la foi. Vous sentez que vos mauvaises habitudes sont trop fortes, que vous êtes incapable de lutter contre elles ; vous savez d’avance que vous succomberez. Mais, quand une fois nous sentons notre impuissance et que nous allons au Christ, désireux d’être délivrés du péché et de son châtiment, nous ne sommes plus abandonnés à nos propres forces. Aussi longtemps que nous vivons en révolte contre Dieu, désirant faire notre volonté et cherchant le bonheur dans les choses de ce monde, c’est comme si nous nous renfermions dans une salle encombrée de monde pour y respirer un air empoisonné ; mais nous n’avons qu’à sortir pour nous promener sous l’immensité des cieux, et nous respirons un air libre et pur qui nous rend la santé, la force et la joie. Il en est de même de l’esprit de Dieu ; dès que nous désirons nous unir à Lui et devenir saints et purs, c’est comme si les murs qui nous séparent de Dieu s’étaient écroulés, et nous sommes nourris de Son esprit, qui nous donne une nouvelle force.

— Voilà ce dont j’ai besoin, dit Jeanne ; j’ai cessé de penser au plaisir. Je crois que je serais contente au milieu de mes difficultés si je sentais que Dieu s’occupât de moi et voulût me donner la force de mener une bonne vie. Mais, dites-moi, trouvâtes-vous bientôt la paix et la force ?