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LA CONVERSION DE JEANNE

jamais ce secours, ce devait être dans la religion. J’allai entendre de célèbres prédicateurs ; je lus des livres religieux. Mais je ne trouvai rien qui s’appliquât à mes besoins. La foi qui met le pécheur en possession du salut me parut hors de ma portée. Je n’avais point de foi ; je me sentais seulement désespéré, dominé par des habitudes et des convictions qui avaient amené un mal affreux. Enfin, comme je vous l’ai dit, je trouvai un ami, à qui je confiai toutes mes pensées — à qui je confiai tout. C’était un homme qui avait passé par une profonde expérience et pouvait comprendre les secours différents que réclamaient des esprits différents. Il me fit voir clairement que la seule préparation pour venir au Christ et avoir part au salut était ce sentiment même du péché et du besoin de secours qui pesaient sur mon âme. Il me dit : « Vous êtes lourdement chargé : donc c’est vous que le Christ invite à venir à Lui pour trouver du soulagement. Il vous demande de vous appuyer sur Lui ; Il ne vous commande pas de marcher seul, sans faire de chute. Il ne vous dit pas, comme vous le disent les hommes, que vous devez d’abord mériter son amour ; Il ne vous condamne point, ne vous reproche point votre passé ; Il vous demande seulement de venir à Lui pour avoir la vie ; Il vous demande d’étendre les mains et de recevoir la plénitude de son amour. Vous n’avez qu’à vous reposer sur Lui, comme un enfant sur