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LA CONVERSION DE JEANNE

Ces désagréments durèrent plusieurs mois, en cheminant côte à côte avec l’affaire pressante du procès de M. Armstrong, qui menaçait de prendre une tournure contraire aux prévisions de Dempster ; il n’est pas surprenant qu’étant ainsi dans un état constant d’excitation touchant ses propres affaires, il n’eût que peu de temps pour mettre encore en évidence son esprit public, ou pour ranimer les espérances déçues de la congrégation de l’Église établie, contre le jargon et l’hypocrisie. Les personnes, et il n’y en avait pas peu, qui avaient de la rancune contre lui, commencèrent à remarquer avec satisfaction que la « chance de Dempster l’abandonnait ». Mme Linnet surtout pensa voir distinctement mûrir par degrés un dessein providentiel qui apporterait un juste châtiment à l’homme qui l’avait dépouillée du champ du Pâté. D’un autre côté, les clients qui tenaient à Demspter et pensaient que le châtiment pourrait convenablement être renvoyé à un autre monde, remarquèrent avec inquiétude qu’il buvait plus que jamais et qu’il devenait de plus en plus violent et emporté. Malheureusement ce surcroît de verres d’eau-de-vie, l’exaspération de ses insultes à haute voix avaient d’autres effets que ceux que pouvaient observer ses clients inquiets ; c’étaient les petits éléments qui s’additionnaient perpétuellement pour élever la somme des malheurs domestiques.

Pauvre Jeanne ! Comme ils roulèrent pesam-