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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

possible à digérer — pourvu qu’on ne meure pas avant, comme cela arrivera peut-être à M. Tryan, le pauvre homme.

— Ce sera une terrible journée pour nous toutes, dit Mme Pettifer. Nous ne trouverons jamais personne qui puisse remplir sa tâche. Il y a le nouveau ministre qui vient d’arriver à Shepperton, M. Parry ; je l’ai vu l’autre jour chez Mme Bond. C’est peut-être un homme très bon et un habile prédicateur ; on dit qu’il l’est ; mais j’ai pensé, à part moi : Quelle différence entre lui et M. Tryan ! Il a le ton tranchant, et rien des sympathiques manières de M. Tryan. Ce qu’il y a de plus étonnant pour moi en M. Tryan, c’est sa manière de se mettre au niveau de chacun et de parler à chacun comme un frère. Je n’ai jamais peur de lui dire quoi que ce soit. Il ne prend avec personne un air de supériorité. Il sait relever ceux qui sont abattus, comme ne l’a jamais su faire aucun homme.

— Oui, dit Marie. Et, quand je vois tous les yeux tournés vers lui dans l’église de Paddiford, je pense souvent combien la position serait difficile pour tout ministre venant après lui ; il s’est fait tellement aimer ! »