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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

ouvert une nouvelle vie de piété. C’est une de nos faiblesses que la pensée de la mort d’un homme le sanctifie à nos yeux ; comme si la vie n’était pas sacrée aussi — comme si c’était une chose inutile que d’éprouver de l’amour et du respect pour le frère qui doit faire péniblement sa route avec nous, tandis que nos larmes et notre tendresse sont dévouées à celui à qui ce fatigant voyage est épargné.

Les miss Linnet aussi commencèrent à envisager l’avenir à un autre point de vue, complètement dépourvu de jalousie à l’égard de miss Élisa Pratt.

« Avez-vous remarqué, dit Marie, un après-midi que Mme Pettifer prenait le thé avec elles, avez-vous remarqué hier cette petite toux sèche de M. Tryan ? Je crois qu’il est plus mal chaque semaine ; si je connaissais sa sœur, je lui écrirais à son sujet. Il faudrait absolument qu’il renonçât à une partie de son travail, et il ne veut écouter personne ici.

— Ah ! dit Mme Pettifer, c’est pitié que son père et sa sœur ne puissent venir vivre avec lui s’il ne se marie pas. Je voudrais de tout mon cœur qu’il eût pris une gentille petite femme, qui lui aurait arrangé un intérieur confortable. Je pensais qu’il se serait attaché à miss Élisa Pratt ; c’est une bonne fille et très jolie ; mais je n’en vois aucune probabilité maintenant.

— Non, vraiment, dit Rébecca avec quelque