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LA CONVERSION DE JEANNE

lité que M. Tryan fût attaché à quelque dame — à Laxeter peut-être, où il avait eu une cure précédemment, et ses beaux yeux étaient très attentifs à ce qu’aucun symptôme d’affection de sa part à lui ne pût lui échapper. Elle regardait comme un fait très alarmant que ses mouchoirs fussent supérieurement marqués en cheveux, jusqu’à ce qu’elle réfléchit qu’il avait une sœur dont il parlait avec beaucoup d’affection, comme étant la compagne et la consolation de leur vieux père. Outre cela, M. Tryan n’avait jamais fait de visite à distance, excepté une de peu de jours à son père, et il ne laissait deviner aucune intention de prendre une maison ou de changer sa manière de vivre. Non ! il ne devait pas être engagé, quoiqu’il pût avoir eu des espérances déçues. Mais ce dernier malheur est un de ceux dont on a vu un ministre se remettre volontiers quand une paire de beaux yeux bleus lui témoignent un respect affectionné. Avant Noël, cependant, ses pensées commencèrent à prendre une autre direction. Elle entendit son père dire confidentiellement que « Tryan était menacé de consomption, et que, s’il ne se soignait pas, sa vie n’était pas à vendre pour une année » ; le regret d’avoir spéculé sur des suppositions qui devaient être probablement si fausses, rejeta, avec d’autant plus d’impétuosité, les sentiments de la pauvre miss Élisa dans un courant d’inquiétude à la perspective de perdre le pasteur qui lui avait