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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

À ce moment, le garçon entra au comptoir, et remit une lettre à Dempster, en disant : « Le domestique de Trower vient d’arriver dans la cour avec un cabriolet ; il a apporté cette lettre. »

M. Dempster lut la lettre et dit : « Dites-lui de tourner le cabriolet ; je serai à lui dans une minute. Tenez, courez chez Gruby et faites remplir cette tabatière ; vite !

— Trower est plus mal, je suppose ; eh, Dempster ? Il veut vous faire changer son testament ? dit Pilgrim.

— Affaires, affaires, affaires, je ne sais pas exactement laquelle », répondit le prudent Dempster, qui se leva résolument, mit son chapeau à fond bas et sortit du bar d’un pas lent, mais ferme.

« Je n’ai jamais vu l’égal de Dempster ; qu’on me fusille, si je l’ai vu ! » dit M. Tomlinson, suivant des yeux le légiste avec admiration. « Il a bu la plus grande partie d’une bouteille d’eau-de-vie depuis que nous sommes là, et je parie une guinée que, lorsqu’il arrivera chez Trower, sa tête sera aussi claire que la mienne. Il connaît mieux ce qui concerne la loi, quand il est ivre, que tous les autres quand ils sont sobres.

— Oui, et bien d’autres choses que les lois, dit M. Budd. Avez-vous remarqué comme il a repris Byles au sujet des presbytériens ? Sur ma parole, il sait tout, ce Dempster. Il a rudement étudié dans sa jeunesse. »