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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

fouet comme d’habitude, quoiqu’il fût tacitement convenu entre eux deux qu’elle ne devait pas hâter le pas, Jeanne se trouva sur sa porte, et il ne put résister à la tentation de s’arrêter pour parler à cette gentille petite femme, comme il l’appelait toujours, quoiqu’elle fût plus grande que toutes les femmes de sa connaissance. Jeanne, malgré sa disposition à prendre le parti de son mari dans toutes les choses publiques, ne pouvait conserver aucune malveillance contre son vieil ami ; aussi se donnèrent-ils une cordiale poignée de main.

« Vraiment, madame Dempster, je suis affligé de ne pas vous voir quelquefois, je vous assure, dit M. Jérôme d’un ton plaintif. Mais, si vous avez quelqu’un de vos protégés qui ait besoin de secours et qui, selon vous, mérite qu’on s’intéresse à lui, envoyez-le-moi tout de même.

— Je vous remercie, monsieur Jérôme, je le ferai. Adieu. »

Jeanne abrégea l’entretien autant qu’elle le put, mais pas assez pour que cette rencontre fortuite échappât à l’observation de son mari. Celui-ci revenait de son étude à l’autre bout de la rue, et l’offense que sa femme lui faisait en parlant à M. Jérôme fut souvent, depuis ce jour, le thème des terribles reproches de M. Dempster.

En associant la perte de son vieux client à l’influence de M. Tryan, Dempster commença à sentir plus distinctement le motif de sa haine