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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

l’ennemi était en possession du champ de bataille ; et la seule espérance qui restât était que par d’incessantes escarmouches de guérillas on pût le forcer à évacuer le pays.

Pendant quelque temps ce genre d’attaque fut poussé avec activité. La calomnie vint prêter son concours au ridicule et le rendre plus redoutable. De très vilaines histoires, racontées avec des circonstances très minutieuses, furent bientôt mises en circulation sur M. Tryan et ses auditeurs, histoires d’après lesquelles on put déduire clairement que l’Évangélisme avait pour conséquence nécessaire l’indulgence pour le vice. Quelques vieilles amitiés se rompirent, et il se trouva des gens qui estimèrent que des différences religieuses, qui n’étaient atténuées par aucune perspective de legs, constituaient un motif suffisant pour mettre au jour leur antipathie de famille. M. Budd rassembla ses ouvriers et les menaça de les renvoyer s’il apprenait qu’aucun d’eux ou de leurs familles fréquentât la méditation du soir ; et M. Tomlinson, en découvrant que son premier employé était tryanite, se mit fort en colère et aurait immédiatement chassé ce précieux fonctionnaire, si cette manière de lui payer ses honoraires n’avait pu avoir des inconvénients.

Après tout, cependant, au bout de quelques mois, la perte principale fut du côté des antitryanites. M. Pratt, il est vrai, avait perdu un