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LA CONVERSION DE JEANNE

tristesse et des bénédictions ; et Jeanne Dempster, dédaigneuse, ne regardait point ; ses yeux étaient fatigués par les larmes et les veilles, car elle accompagnait à la tombe son ami le pasteur chéri.

L’histoire est sujette à se répéter et à nous présenter les mêmes incidents avec un léger changement de costume. Depuis le temps de Xerxès jusqu’à nos jours, nous avons vu des généraux faire des bravades au commencement de leurs campagnes, et vaincre l’ennemi, dans leurs discours, avec la plus grande facilité. Mais les événements sont sujets à se trouver en contradiction avec les prévisions des plus ingénieux tacticiens ; les difficultés de l’expédition sont en désaccord absolu avec les calculs les plus habiles ; l’ennemi a l’impudence de ne pas se mettre en désordre, comme on l’attendait de lui ; l’esprit du brillant général commence à être distrait par les nouvelles des intrigues qui s’ourdissent contre lui, et, malgré les beaux compliments qu’avant de partir il a adressés à la Providence, dont le bon vouloir à son égard ne pouvait être mis en doute, il semble qu’il y a toute probabilité à ce que le Te Deum se chante du côté des ennemis.

C’est ce qui arriva à M. Dempster dans sa mémorable campagne contre les tryanites. Après le premier triomphe du retour d’Elmstoke, la bataille des méditations du soir avait été perdue ;