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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

CHAPITRE IX

Le dimanche critique arrivé, M. Tryan ne montra aucun signe de faiblesse. Il rejeta sans hésiter la proposition de se rendre à l’église dans la voiture de M. Landor et déclara qu’il ne prendrait point de précautions, mais qu’il se confierait simplement en Dieu et en sa bonne cause. Quelques-uns de ses amis les plus timides trouvèrent que cette conduite ressemblait plus à un défi qu’à de la sagesse. Ils pensaient que la punition légale des auteurs de désordre est une satisfaction peu suffisante pour celui qui a eu la tête cassée par une brique, et ils commençaient à se demander si ce n’était pas un devoir envers leurs familles que de rester à la maison le dimanche soir. Ces gens timorés n’étaient cependant qu’en faible minorité, et la plupart des amis et des auditeurs de M. Tryan se réjouissaient presque de l’occasion de braver les insultes, en soutenant la cause d’un prédicateur auquel ils étaient sérieusement attachés. Miss Pratt parlait de Cranmer, de Ridley et de Latimer, et remarqua que la crise actuelle offrait une occasion de rivaliser avec eux, tandis que des personnes d’instruction moins profonde, dont la mémoire était