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LA CONVERSION DE JEANNE

si vous voulez faire usage de ma bourse à votre convenance, ou me faire savoir quand je pourrai vous être de quelque utilité, je vous en serai reconnaissant.

— Je vous remercie, monsieur Jérôme ; je vous promets de le faire. J’ai vu hier quelque chose de bien triste : un mineur, un beau et solide gaillard de trente ans, a été tué par la chute d’un mur dans la mine de Paddiford. J’étais dans une chaumière près de là quand on l’a rapporté chez lui sur une porte, et les cris de sa femme m’ont poursuivi depuis lors. Il y a trois enfants. Heureusement sa femme a son métier et pourra éviter la « maison de travail » ; mais elle a l’air bien délicat.

— Donnez-moi son nom, monsieur Tryan, dit M. Jérôme en prenant son carnet. J’irai la voir, j’irai la voir. »

Les sources de piété étaient profondes dans le cœur de ce vieillard ! Il prenait souvent son repas à regret, oppressé par la pensée qu’il y avait des hommes, des femmes et des enfants qui manquaient de tout, et il soulageait son esprit en sortant l’après-midi pour chercher quelque misère à secourir, quelque souffrance honnête à laquelle il pût tendre une main secourable. Que quelque être vivant pût être dans le besoin était sa principale tristesse ; que quelque être raisonnable pût dissiper son bien en était une autre. Sally, il est vrai, qui avait été grondée par son