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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

un pied bot, ce chevalier Sandeman — il a perdu beaucoup d’argent dans les actions de canaux. Eh bien, monsieur, comme je le disais, je demeurais à Tilston, dont le recteur était un terrible buveur et chasseur de renards ; vous n’avez jamais vu une paroisse plus mauvaise ; Milby n’est rien en comparaison. Eh bien, monsieur, mon père était un ouvrier et n’avait pas de quoi me donner la moindre éducation, en sorte que j’allais à une école du soir tenue par un dissident, nommé Jacob Wright ; et ce fut de cet homme, monsieur, que j’acquis mon peu d’instruction et quelques connaissances de la religion. J’allais à la chapelle avec Jacob — il était bon ce Jacob, — et c’est à la chapelle que je suis toujours allé depuis lors. Mais je ne suis point un ennemi de l’Église, monsieur, quand l’Église répand la lumière sur l’innocent et le pécheur ; et c’est ce que vous faites, monsieur Tryan. Oui, monsieur, je vous soutiendrai. J’irai à l’église avec vous dimanche soir.

— Vous feriez mieux de rester à la maison, monsieur Jérôme, s’il m’est permis de donner mon opinion, dit sa femme. Ce n’est pas que je n’aie tout le respect possible pour vous, monsieur Tryan ; mais Jérôme ne vous fera aucun bien par son intervention. Les dissidents ne sont pas du tout considérés à Milby, et il est aussi nerveux que possible : il reviendra malade et il ne me laissera pas une seconde de repos de toute la nuit. »