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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

en temps, mais cela n’était rien en comparaison de ce qu’il est devenu depuis. Et c’est à la tête qu’il faut regarder pour un avocat, monsieur Tryan, c’est à la tête. Sa femme a toujours été aussi une favorite de ma femme : pauvre dame ! J’entends dire de tristes choses sur elle, maintenant. Mais elle y a été poussée, elle y a été poussée, monsieur Tryan. Une femme qui a pour les pauvres une bonté de cœur comme on n’en a jamais eu ; une personne dont la conversation est aussi agréable qu’on peut le désirer. Oui, j’ai toujours aimé Dempster et sa femme, malgré tout. Mais, aussitôt que j’ai entendu parler de cette affaire des délégués, je me suis dit : Cet homme n’aura plus rien à voir à mes affaires. Cela pourra me donner du désagrément, mais je n’encouragerai personne à persécuter la religion.

— Il est évidemment la tête et le bras de la persécution, dit M. Tryan. Il peut y avoir un sentiment de répulsion contre moi chez un grand nombre des habitants ; il en doit être ainsi, en raison de la grande ignorance où ils sont des choses spirituelles. Mais je ne crois pas qu’il y aurait eu d’opposition formelle aux méditations si Dempster ne l’avait pas préparée. Je ne suis pas le moins du monde alarmé pour moi de ce qu’ils peuvent faire ; ils verront qu’on ne peut pas me mener et me renvoyer par l’insulte ou par crainte d’un danger personnel. Dieu m’a