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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

À ce moment, les préparatifs du thé furent couronnés par l’apparition de Lizzie et du gâteau. C’est une agréable surprise, pour quelqu’un qui visite un couple âgé, de voir entrer une petite personne en blanc, avec une tête blonde, de grands yeux bleus et les joues comme des fleurs de pommier. Une petite fille à la marche indécise est le centre d’un sentiment commun qui fait que les personnes les plus dissemblables se comprennent mutuellement ; M. Tryan regarda Lizzie avec un calme plaisir.

« Nous voici, nous voici ! dit le grand-papa très fier. Vous ne pensiez pas que nous eussions une si petite-fille que ça, n’est-ce pas, monsieur Tryan ? Lizzie, viens ! »

Lizzie s’avança sans hésiter, présenta une de ses mains, tandis qu’elle serrait de l’autre son collier de corail, et leva les yeux sur M. Tryan, comme pour le reconnaître. Il caressa la tête bouclée et lui dit de sa voix la plus douce : « Comment vous portez-vous, Lizzie ? voulez-vous m’embrasser ? » Elle avança sa petite bouche rosée, puis, se retirant un peu et regardant son tablier, dit :

« C’est mon tablier neuf ; je l’ai mis parce que vous veniez. Sally dit que vous ne voulez pas le regarder !

— Chut, chut, Lizzie ; les petites filles doivent se montrer sans parler », dit Mme Jérôme, tandis que grand-papa, clignant de l’œil d’une façon