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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

alternant avec des pommiers en espalier ; le carmin d’un œillet se continuait dans le carmin caché des lits de fraises ; on cueillait en même temps une rose moussue et une grappe de groseilles ; on flottait délicieusement entre le parfum du jasmin et celui des groseilles à épines. Puis, à une extrémité, une haute muraille, flanquée d’un pavillon si haut, qu’après avoir monté sa longue rampe on pouvait voir parfaitement qu’il n’y avait rien qui méritât d’être regardé ; puis une profusion de bosquets et de chaises de jardin dans toutes les directions ; et, d’un côté, une longue haie, haute, ferme et unie comme un mur de verdure !

C’est debout, près de cette haie, que Sally trouva M. Jérôme. Il avait posé le panier de fraises sur le gravier et soulevé la petite Lizzie dans ses bras, pour lui montrer un nid d’oiseau. Lizzie regardait le nid, puis son grand-papa, avec ses yeux bleus bien ouverts, puis de nouveau le nid.

« Le vois-tu, Lizzie ? lui disait-il à voix basse.

— Oui », répondait-elle de même, en mettant ses lèvres tout près du visage de grand-papa. En ce moment parut Sally.

« Eh, eh, Sally, qu’est-ce que c’est ? M. Tryan est-il arrivé ?

— Non, monsieur, et madame dit qu’il ne viendra pas à présent ; elle vous prie de venir prendre le thé. Oh, vraiment, miss Lizzie, vous