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LA CONVERSION DE JEANNE

pourrait éprouver pour un visiteur blanc venant du pays de sa jeunesse. Car Mme Jérôme avait été longtemps membre de l’Église établie, et, parvenue à l’âge de trente ans sans être mariée, avait éprouvé au commencement la plus grande répugnance à renoncer aux formes religieuses dans lesquelles elle avait été élevée. « Vous savez, disait-elle en confidence à ses connaissances de l’Église établie, que je ne voulais en rien prêter l’oreille à M. Jérôme d’abord ; mais, après tout, je pensais qu’il y avait beaucoup de choses pires que d’aller à la chapelle, et qu’il valait mieux y aller que de ne pas payer sa dette. M. Jérôme avait des manières très agréables, et il n’y avait personne qui eût un cabriolet et qui me fît un douaire comme lui, chapelle ou non. Cela me parut singulier pendant longtemps d’entendre prêcher sans cahier et de rester debout pendant une longue prière, au lieu de changer d’attitude. Mais quoi ! il n’y a rien à quoi l’on ne puisse s’habituer avec le temps ; on peut toujours s’asseoir avant que la prière soit terminée. Les ministres disent à peu près les mêmes choses que ceux de l’Église établie, à ce que j’ai pu reconnaître, et nous sortons de la chapelle, le matin, beaucoup plus tôt qu’on ne le fait de l’église. Et quant aux bancs, le nôtre est aussi confortable qu’aucun de ceux de l’église de Milby. »

Mme Jérôme, vous voyez, n’avait pas une con-