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LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE VIII

Le jour suivant, vendredi, à cinq heures, au cadran solaire, la grande fenêtre du salon de Mme Jérôme était ouverte, et cette dame était assise devant une table sur laquelle s’étalait son service à thé en porcelaine blanche à filet d’or, digne d’orner une cheminée ; il est vrai que, les tasses étant privées d’anses, les hôtes qui avaient l’honneur d’y prendre du thé auraient désiré que cette porcelaine eût déjà été promue à cette position honorifique. Mme Jérôme était, comme sa porcelaine, jolie et à la vieille mode. C’était une femme de bonne humeur, âgée de soixante ans, coiffée d’un bonnet compliqué de dentelles, attaché sous le menton ; un tour de cheveux noirs bien frisés lui cachait le haut du front ; un mouchoir de cou d’un blanc de neige étalait l’ampleur de ses plis sur sa robe de soie grise. Une serviette damassée était attachée à son corsage par des épingles, pour préserver son costume pendant qu’elle préparait le thé ; ses géraniums favoris,