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pendant qu’Adélaïde Rebecca, dans sa robe neuve, conserva une gravité de circonstance.

La noce fut modeste, mais Mirah reçut de splendides cadeaux. Dès que les fiançailles eurent été rendues officielles, les amis imaginèrent de gracieuses inventions. Sir Hugo et lady Mallinger prirent la peine de faire fabriquer un équipement complet pour le voyage en Orient, ainsi qu’un médaillon précieux contenant cette inscription : « À la fiancée de notre cher Daniel Deronda avec toutes nos bénédictions. — H. et L. M. » Les Klesmer envoyèrent une montre admirable avec le souvenir gravé de leur affection. Mais, le matin même de son mariage, Deronda reçut des environs de Diplow quelque chose de plus précieux pour lui que l’or et les diamants. C’était une lettre contenant ces mots :

« Ne pensez pas tristement à moi le jour de votre mariage. Je me suis souvenue de vos paroles que je puis être une femme excellente, qui rendra les autres heureux d’être nés. Je ne vois pas comment cela pourra se faire, mais vous savez cela mieux que moi. Si la chose se vérifie, ce sera parce que vous êtes venu à mon aide. Je n’ai pensé qu’à moi et je vous ai fait de la peine. Je suis désolée maintenant quand je pense à votre chagrin. Ne vous tourmentez plus pour moi. Je serai meilleure parce que je vous aurai connu.

 » GWENDOLEN GRANDCOURT. »

Les préparatifs du départ commencèrent sans tarder. Deronda n’avait pu s’opposer au désir d’Ezra de les accompagner, au lieu de les retenir en Angleterre pour veiller sur lui. Daniel ne pensait pas que la vie de son beau-frère résisterait aux fatigues, car des symptômes évidents prouvaient que la maladie était arrivée à sa dernière période. Mais Ezra avait dit :