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LXV


Deronda fut désagréablement surpris, lorsqu’il revint de l’abbaye, de trouver ce père, si peu désirable, installé dans l’appartement de Brompton. Mirah avait cru nécessaire de parler de lui à son père et même de lui raconter brièvement de quelle manière avait commencé son commerce amical avec Ezra et la sympathie qui avait cimenté leur affection mutuelle. Elle passa légèrement sur ce que Daniel avait fait pour elle, en omettant surtout de lui dire qu’il l’avait secourue au moment où elle allait se noyer ; elle lui parla de son refuge dans la famille Meyrick, de façon à lui faire supposer que c’était par ses amies que Deronda l’avait connue. Elle n’aurait pu consentir à tout lui révéler, car elle ne voulait pas même permettre que son père pût avoir la moindre idée de ses rapports avec Daniel. Lapidoth, de son côté, et pour des raisons à lui connues, n’était pas tenté de la questionner sur les circonstances de sa fuite et sur son arrivée en Angleterre. Ce qui l’intéressait bien davantage, c’était de savoir que ses enfants avaient un ami bienfaisant, un protecteur, qui