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page et que nous ne donnons plus de grands dîners ; ce que, pour ma part, je préfère. Mais ce fut bien triste pour la pauvre tante Davilow ; car elle ne pouvait demeurer avec nous, ayant quatre filles, sans compter Gwendolen. C’est bien heureux que ma cousine ait épousé M. Grandcourt, que l’on dit si riche.

— Oh ! cette découverte de parenté est curieuse, dit Mab. Je suis sure qu’il en résultera quelque chose d’étonnant ; mais je ne puis dire quoi.

— Ma chère Mab, dit Amy, les feuilles produisent les branches. Ces choses-là arrivent tous les jours.

— Dis-moi donc, Amy, je te prie, pourquoi tu prétends que le nombre neuf est cabalistique ? reprit Mab. Il arrive aussi tous les jours, n’est-ce pas ? — N’importe, miss Gascoigne, continuez, s’il vous plaît. — Et M. Deronda ? — Avez-vous jamais vu M. Deronda ? — Parlez-nous de lui.

— Non, je ne l’ai pas vu, répondit Anna : mais il était à Diplow avant le mariage de ma cousine, et j’ai entendu ma tante parler de lui à papa. Elle s’exprimait à peu près comme vous sur son compte. Elle disait que M. Deronda demeurait chez sir Hugo Mallinger et qu’il était très beau. Vous pensez que l’on s’occupe beaucoup de tous ceux qui viennent du côté de Pennicote où il y a si rarement du nouveau. Je me rappelle encore que lorsque je demandai à Gwendolen ce qu’elle pensait de M. Deronda, elle me répondit : « N’en parlons pas, Anna. Tout ce que je sais, c’est qu’il a des cheveux noirs ! » Telle fut sa singulière réponse ; elle est si spirituelle ! Il est vraiment étonnant que je sois venue ici pour entendre parler de tout cela parce que M. Hans connaît Rex, et que de cette manière j’ai eu le plaisir de vous connaître.

— Le plaisir est de notre côté, répondit madame Meyrick ; mais ce qui aurait été plus étonnant, c’est que vous