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XLIV


Le moment était venu de révéler à Mordecai que sa sœur était retrouvée et le faire changer de domicile avant sa réunion avec Mirah. Madame Meyrick, à laquelle Deronda avait tout confié, excepté ses relations particulières avec Mordecai, s’était activement occupée de trouver un appartement sortable dans Brompton, à quelques minutes de chez elle, afin que ses soins maternels fussent à la portée du frère et de la sœur. Son heureux mélange de prudence écossaise et de vivacité gauloise lui avait permis de garder un secret absolu envers ses filles comme envers Hans ; du reste, de même que Deronda, elle avait plus d’une raison pour désirer que Mirah pût se subvenir à elle-même. Peut-être aussi la petite mère avait-elle été amenée à garder un secret absolu par quelque doute dans son sentiment sur le remarquable frère dont on lui avait fait le portrait, et, bien certainement, si elle éprouvait de la joie et une admiration anticipée, elles étaient dues à sa confiance dans le jugement de Deronda. La phtisie était un fait regrettable qui appelait toute sa sollicitude. Mais comment