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RÉVÉLATIONS


XLI


« S’il y a des rangs dans la souffrance, Israël a la prééminence sur toutes les nations ; si la durée des douleurs et la patience avec laquelle on les supporte ennoblissent, les juifs font, partie de l’aristocratie de tous les pays ; si on qualifie de riche une littérature qui possède quelques tragédies classiques, que dirons-nous d’une tragédie nationale qui dure depuis cinq cents ans et dont les poètes et les acteurs ont été aussi les héros[1] ! »

Deronda avait lu depuis peu ce passage de Zunz, et il lui revint à l’esprit, comme contraste, lorsque, quatre jours plus tard, il alla chez les Cohen, qui, certainement, ne portaient aucune marque distinctive de douleur ou de toute

  1. Extrait de l’ouvrage de Zunz intitulé : Die synagogal Poesie des Mitlelalters. (Note du traducteur.)