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XXX


Imaginez une maison isolée, bizarre, construite en pierres grises et couverte en tuiles rouges ; une tour ronde fait saillie sur l’un des coins et son toit conique est surmonté d’une girouette qui tourne à tous les vents ; de grands arbres ombragent çà et là les terrains environnants, et, plus loin, on voit un rideau de sapins où des légions de freux ont fait élection de domicile. De l’autre côté, un étang sur lequel des oiseaux aquatiques voltigent en criant, et tout alentour une immense prairie qui aurait pu passer pour un parc avec ses bordures de vieilles plantations. Le pays, autrefois agricole et d’un aspect enchanteur, est maintenant sombre et noir, car on l’a converti en charbonnages ; les hommes qui l’habitent sont principalement des mineurs avec des chandelles fichées dans leur chapeau, aux physionomies rébarbatives, et redoutés des enfants de Gadsmere : quatre beaux enfants appartenant à madame Glasher, qui y demeure depuis environ trois ans. À la fin de novembre, quand les massifs sont vides de fleurs, quand les arbres n’ont plus de feuilles et quand l’étang