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III


Offendene n’était pas le séjour où s’était passée l’enfance de Gwendolen, et des souvenirs de famille ne le lui rendaient pas cher.

On l’avait choisi comme résidence pour sa mère, à cause de sa proximité du presbytère de Pennicote, et une année à peine s’était écoulée depuis que madame Davilow, Gwendolen et ses quatre sœurs, suivies de la gouvernante et d’une domestique, en avaient monté pour la première fois la longue avenue, par une après-midi du mois d’octobre, accueillies par les grolles qui croassaient à grand bruit au-dessus de leurs têtes et par les feuilles jaunies des ormes qui tombaient en tourbillonnant.

La saison convenait à la vieille maison en briques rouges avec ses bordures de pierre blanche, qui s’offrait aux trois avenues y conduisant et aux anciennes plantations qui bordaient les terrains immédiats. Elle aurait produit un meilleur effet si elle eût été construite sur un tertre, afin qu’on pût voir au loin les toits de chaume des villages environnants, les clochers des églises, les châteaux, les bois et