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II


Voici la lettre que Gwendolen trouva sur sa table :

« Chère enfant, — j’ai attendu de tes nouvelles toute une semaine. Dans ta dernière, tu me disais que les Langen se proposaient d’aller à Bade. Comment peux-tu être assez insouciante pour me laisser dans l’incertitude sur ton adresse ?

» Je suis dans la perplexité la plus grande, car je crains que celle-ci ne te parvienne pas. Tu devais nous revenir à la fin de septembre ; aujourd’hui, je te supplie de te mettre en route immédiatement ; car, si tu dépenses tout ton argent, il ne me sera pas possible de t’en envoyer d’autre, et il ne faut point en emprunter aux Langen ; je ne pourrais le leur rendre. C’est la triste vérité, mon enfant. J’aurais désiré te l’épargner, mais une affreuse calamité est venue nous frapper. Grapnell et Cie ont failli pour un million et nous sommes totalement ruinées, ta tante Gascoigne et moi ; seulement, comme ton oncle a son bénéfice, en renonçant à leur équipage et en obtenant des bourses pour