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avait amené des larmes abondantes ; elle obéissait comme une enfant harassée de fatigue. Dès qu’elle fut assise dans le cab, elle ôta son chapeau pour appuyer sa tête ; mais les cahots la secouaient violemment ; elle sommeilla pourtant et sa petite tête vacilla de côté et d’autre.

« Elles sont trop bonnes pour craindre de la prendre chez elles, pensa Deronda. Sa personne, sa voix, sa prononciation exquise doivent lui assurer confiance et tendresse. Mais quelles circonstances peuvent l’avoir amenée à cet excès de désolation ? Quelle était son histoire ? Étrange mission pour lui que de demander un abri pour cette épave ? En tous cas, il pouvait compter sur le cœur des femmes chez lesquelles il la conduisait. »