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comme il l’était lors de la première prévention, sauf les ravages que le temps a faits depuis quelques mois aux lambeaux dont il était alors couvert.

M. le président : Vous êtes inculpé de vagabondage. Quels sont vos moyens d’existence ?

Chodruc-Duclos : J’emprunte à ceux que je connais, et qui savent que je pourrai leur rendre.

M. le président : Pourquoi donc, si vous trouvez des gens disposés à vous prêter, n’empruntez-vous pas de quoi vous vêtir plus décemment ?

Duclos : Je n’emprunte que ce qui m’est strictement nécessaire pour les besoins de la vie animale. Au reste, je suis comme j’étais lorsque j’ai paru devant vous. Je loge toujours rue Pierre-l’Escot, et depuis cinq ans je n’ai pas découché. Ce n’est pas là être un vagabond ; vous l’avez déjà jugé.

M. le président : Vous êtes inculpé aujourd’hui d’un autre délit. On vous accuse d’outrager publiquement les mœurs par la manière dont vous êtes vêtu, et qui laisse à découvert plusieurs parties de votre corps.

Duclos : Je ne crois pas avoir jamais ainsi porté atteinte à la pudeur ; j’ai soin chaque jour,