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raison de l’importance qu’il attachait à ses services. Une place de maréchal-de-camp fut l’ultimatum de son ambition. Le titre de l’emploi de capitaine de gendarmerie lui fut, dit-on, offert. Il refusa tout ; il refusa même, assure-t-on encore, un régiment. Ballotté long-temps entre ses espérances et des refus qui devenaient plus positifs, à mesure que la date du dévouement devenait plus reculée, Chodruc-Duclos vint, il y a cinq ans environ, à Paris, solliciter en personne auprès d’un homme puissant. Il n’en obtint alors qu’une offre de 150 fr. qu’il repoussa avec dédain.

» Dénué de tout, n’ayant que les habits qu’il portait sur lui, et qui étaient le produit d’une souscription ouverte à son profit par quelques-uns de ses compatriotes, il embrassa le genre de vie qu’on lui connaît. Il laissa pousser sa barbe, ne changea plus de vêtemens, et chaque jour, depuis cinq années, on a pu le voir au Palais-Royal, se promenant seul, les mains derrière le dos, la tête haute, offrant un pénible contraste avec l’appareil du luxe déployé de toutes parts dans le grand bazar parisien.

» Les bancs de la Police Correctionnelle le virent, il y a peu de temps, prévenu de vagabondage. On apprit alors avec étonnement