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guidé notre plume impartiale ; tout ce qui précède comme ce qui suit, nous le répétons, est donc de la vérité la plus scrupuleuse : on n’aura plus aucun doute à cet égard.

Quant au trait suivant, nous n’osons en garantir l’authenticité ; mais il est tellement dans le caractère de l’homme singulier que nous venons de peindre, qu’on ne trouvera pas étonnant qu’il lui ait été appliqué.

Un individu lui devait cinq cents francs. Depuis long-temps la lettre-de-change était échue ; mais Duclos n’en avait pas fait usage : il se contentait d’importuner de temps à autre son débiteur, qui lui répondait toujours d’un ton brusque qu’il n’avait pas d’argent. Enfin le Superbe, impatienté, l’épie, le suit au Palais-Royal, le voit monter au jeu, y monte avec lui et l’observe. Le joueur perd, perd perd encore, pose à la fin sur la noire un billet de cinq cents francs, qu’il gagne, et se dispose à le recevoir ; mais au moment où le banquier le lui passe, une large main tombe tout-à-coup sur le tapis vert, et ne se relève qu’en possession du papier-monnaie. C’était Duclos, qui dit alors avec le plus grand sang-froid : « Ceci est à moi ! »

Le débiteur jette les hauts cris, et poursuit avec les joueurs le Superbe, qui sort d’un pas