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main. Jean-Baptiste dégringole à la plage, mais Gaud lui pousse sur le dos une lourde pierre qui l’affaisse avec un han de geindre.

Il s’est relevé et attend l’adversaire en démence qui grimace et trépigne devant lui. Il n’a que ses poings qu’il durcit à force de crispation. La poitrine le brûle et du sang dégouline chaudement de sa bouche sur le maillot.

La Gaude est demeurée stupide dans l’eau tant l’attaque a été brusque.

Les rivaux sont face à face, le masque tragique. Gaud brandit son couteau à gaîne qui luit et disparaît dans les alternatives de lumière et d’ombre. Maigre, fuyant, il plie, se redresse, s’agite pour déconcerter Piron campé de pied ferme, carré comme une tour.

Gaud s’élance, Jean-Baptiste pare le choc d’un coup de poing formidable qui se perd au-dessus de Gaud, subitement aplati. Déséquilibré par l’élan, il tente un coup de pied au moment où une douleur lui fend le ventre. Il y porte sa main qui rougit, crie et, fou de rage, se jette sur l’adversaire.

Sans sabots, l’autre est léger sur le sable mouvant où Jean-Baptiste s’épuise à courir en se vidant comme un cheval de corrida. La Gaude crie maintenant, toute nue au bord de la mer. Jean-Baptiste bute, tombe, et déjà Gaud a bondi sur