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Academy of Sciences and Letters, la Société géographique de Halle, la Batavian Society de Rotterdam, etc.

Un des premiers principes d’une langue universelle est, avons-nous dit, d’être accessible à tous par sa logique et sa simplicité. L’Internacia d’Esperanto peut y prétendre.

Un exemple : Un diplômé volapükiste de M. Kerckhoffs, M. V. Stein, à Copenhague, s’est trouvé à même, sans aucune étude préparatoire et sans le secours de dictionnaire, de traduire librement une carte postale que lui avait écrite, en internacia, M. Einstein ; et, après quelques heures d’étude, il a pu lui répondre très correctement : « L’internacia estas tre bela, kaj pli bela ol volapük jes pli bela ol la lingvo itala. » Qui pourrait, si peu préparé, manier aussi aisément le Volapük ?

On peut le dire bien haut : l’internacia du Dr Esperanto est un très grand progrès sur le Volapük ; M. Kerckhoffs finira bien par l’avouer lui-même et reconnaître l’inutilité de ses efforts à faire adopter en France le système essentiellement allemand de Herr Schleyer. Déjà le nombre de ses partisans va sans cesse diminuant, les Sociétés volapükistes se désagrègent un peu partout[1] et l’harmonie est loin de régner dans les sphères dirigeantes où l’on ne veut pas reconnaître la suprématie du Dr Kerckhoffs. Ce que je ne comprends pas, moi qui connais M. Kerckhoffs, c’est qu’il s’obstine à vouloir rester dans cette pétaudière et s’entiche ainsi d’une chose aussi imparfaite que le Volapük ; c’est, pour moi, une énigme.

Auguste DEMONGET.
  1. M. Einstein m’écrit qu’à Nuremberg — autrefois un des centres volapükistes les plus importants — tous les membres de la Société volapükiste ont tourné casaque et ne s’occupent plus que de l’internacia !