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APPENDICE


ÉTAT ACTUEL DE LA LANGUE UNIVERSELLE




Les meneurs volapükistes continuent à faire trombonner dans leurs journaux que le nombre de leurs adeptes s’élève à 2, 3, voire même 5 millions ! Ça pousse, ça pousse comme des champignons. Mais l’Annuaire des Diplômés (Yelabuk pedipedelas) que vient de faire paraître le Dr Kerckhoffs ne donne que 2000 noms et encore parmi ceux-ci comprend-il les morts et ceux, qui depuis longtemps déjà, ont jeté aux orties la défroque volapükiste. Sur ces 2000, il y en a environ 800 pour l’Allemagne, 300 pour la France, 60 pour l’Angleterre, etc. Vouloir estimer, d’après ces chiffres, quel est le nombre exact de tous les volapükistes est chose tout à fait impossible. Celui qui est le plus près de la vérité est encore M. Jules Lott, de Vienne, qui fixe à un millier au plus le nombre de ceux qui s’adonnent sérieusement à l’étude du Volapük.

Très intéressante cependant est l’énumération que fait le Dr Kerckhoffs des différents essais de langues universelles tentés depuis 1617 jusqu’à nos jours. Il y en a plus de cent, dont 28 depuis que le Volapük a fait son apparition mais qui, pas plus que le Volapük lui-même, ne doivent aspirer au succès.

Depuis que M. Einstein a péremptoirement prouvé que le Volapük ne repose sur aucune base solide, que ses mots très difficiles à saisir, sont d’autant plus désagréables à entendre, et qu’en somme il ne plaît à personne, les volapükistes les plus zélés commencent à se rallier à l’admirable conception d’Esperanto, la Lingvo internacia que nous appellerons désormais tout simplement l’Internacia. C’est