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parlé, il y a quatre ans, à l’Association des instituteurs de Nuremberg.

L’ouvrage le plus récent sur ce sujet est « l’esquisse d’une histoire de la langue universelle », d’après le développement de l’esprit humain, de Hans Moser.

Cet ouvrage comprend un programme de langue universelle que Jacob Von Grimm a exposé déjà le 10 janvier 1860, à Péra.

D’après lui, une langue universelle doit avoir les qualités suivantes :

  1. Elle doit être d’une logique serrée.
  2. Extrêmement riche.
  3. Résonnant bien à l’oreille, se prêtant facilement à la poésie et au chant comme la langue italienne que l’on considère en général comme la plus agréable à entendre.
  4. Extraordinairement facile à apprendre, à parler et à écrire.

De plus, et surtout, il faut que non seulement les dérivations, les inflexions et les combinaisons suivent des lois déterminées, mais que même pour la formation des racines, l’arbitraire en soit exclu le plus possible.

Jacob Grimm dit à ce propos que chaque lettre doit avoir un certain caractère, et il ne connaît parmi les articulations harmonieuses que deux lettres qui lui paraissent avoir ce caractère spécial, c’est l’R pour exprimer l’idée de rotondité et l’L pour exprimer l’idée de ce qui coule. Aussi propose-t-il la langue latine comme étant la plus propre à servir de guide pour la formation des racines primitives. Mais, pour qu’une langue soit facile à parler, elle doit exclure tous les sons que l’un ou l’autre peuple prononceraient difficilement, comme par exemple, les sons nasards ch, mn, sm, etc. Par contre, il donne une préférence marquée au son sch, bien que les Grecs ne puissent le prononcer ; cette préférence est motivée parce que ce son, étant très caractéristique, apporte une grande variation dans la mélodie de la langue, et est même indispensable pour beaucoup de mots mélodieux. Il est, en somme, aussi d’une prononciation facile, et on ne peut pas dire qu’il ne soit pas accessible aux Grecs.